CARNETS DE VOYAGE
Ces carnets ont été créés à l’occasion des Journées du Carnet de Voyage en 2021.
Ils sont une invitation à un Voyage imaginaire au pays de ma surdité.
CARNETS DE VOYAGE
Objet invisible de mon quotidien non ordinaire
Lors d’un exercice dans le cadre d’un cours de dessin, il m’a été proposé de prendre un objet de mon quotidien et de le décliner en gouache, pochoir, papiers découpés-déchirés, etc… Après avoir choisi une tasse comme objet d’étude, m’est venue l’idée de prendre un objet peu visible voire invisible et pourtant très présent dans mon quotidien, mes appareils auditifs que je porte depuis plus de 50 ans.


CARNETS DE VOYAGE
Dans les méandres de la lecture labiale
Ce carnet sur la lecture labiale a été un grand défi :
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Comment représenter une compétence invisible et assez mystérieuse pour le grand public ?
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Comment transcrire une réalité quotidienne insoupçonnée, inconnue de la plupart des personnes qui me côtoient ?
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Comment stopper le préjugé miraculeux à propos de cet effort unilatéral ?
Ce carnet est un prototype, il constitue un banc d’essais pour expérimenter divers modes expressifs autour de ce thème.


CARNETS DE VOYAGE
Dans les coulisses de la marge
Ce carnet est une forme de description et de transposition de mon vécu dans une certaine marge, en bordure de la société. Avec un cadre comme une marge qui s’élargit et se rapproche du centre jusqu’à disparaître complètement. A la fin je trouve une certaine place au sein de la société.
Il a été réalisé avec de la peinture acrylique bleue, verte et gris iridescent, complété et accentué avec des collages pour souligner le texte très bref.


CARNETS DE VOYAGE
Bleus masqués
Déjà bien avant la pandémie, les masques médicaux étaient ma hantise, provoquant des accès de stress intense avant et pendant des rendez-vous avec des médecins.
Le port du masque camoufle la bouche de mes interlocuteurs et m’empêche de pouvoir utiliser la lecture labiale, mon principal outil pour comprendre.
C’est dire, que lors de la déferlante «masques» au début de la pandémie au printemps 2020, a provoqué pour moi un cataclysme.
Lors de la réalisation du premier carnet, en format identique au masque homologué, 17,3 cm sur 9,2 cm, j’ai eu envie de poursuivre sur le mode des séries télévisées, avec des saisons et des épisodes, média que j’ai beaucoup regardé en mode sous-titré durant les périodes de semi-confinement.
Le premier épisode relate ce premier état de sidération, le second se réfère à mes états d’âme face à cette déferlante, le troisième recense la variété des masques couvrant le visage, le quatrième collectionne les divers masques transparents qui sont apparus et le cinquième un condensé de mon vécu quotidien avec des commerçants masqués.


CARNETS DE VOYAGE
Funambule sur labyrinthe
Depuis longtemps, je récupère des livres abandonnés ou jetés, et je creuse dans leurs pages, j’enlève un mot sur deux, ou toutes les consonnes, ou je tisse deux pages entre elles. Le but est d’opérer une métaphore de mon mode de compréhension de vos paroles. De traduire visuellement cet état particulier où jamais rien n’est compréhensible au premier abord. Ici j’ai créé mon propre texte et appliqué ce processus de découpe et collage en y mêlant de l’aquarelle et diverses techniques picturales.
Jaune et noir/bleu-noir, ces couleurs sont venues spontanément, pour montrer la chaleur de la communication et en même temps la noirceur de l’incommunication.
Le texte qui l’accompagne s’est écrit dans la foulée, sans réflexion, au fur et à mesure de la réalisation.
Un livre a été édité à partir de ce carnet.

Jérôme Vernez

Jérôme Vernez